Gros sentiment d'injustice !
J'ai apprécié ce livre, mais je le dis d'entrée, je ne suis pas satisfaite de la façon dont ce récit se termine. En fait, je pense que dès le départ, le principe du roman en lui-même ne me satisfait pas. Je m'explique : Jennifer a tué une fillette de son âge, jusque là, c'est vrai qu'il y a plus sympa comme action. Par contre, il me semble que les autorités en vigueur dans le roman aient oublié que l'acte ait été fait par une enfant de dix ans. - Dix ans, allô ? - Je me pose donc des questions sur la cohérence du récit au sujet du procédé de justice... S'il y a, par contre, un aspect plaisant dans ce roman, c'est bien celui que cette histoire illustre parfaitement l'empressement et l'idiotie des médias à sensation, lorsque l'on évoque des titres du style "Le sourire d'une meurtrière". Non seulement, au niveau de l'histoire de JJ, cela montre bien que tout l'aspect psychologique a été parfaitement ignoré, mais je ne peux m'empêcher de faire de gros parallèles avec nos médias et penser à certaines émissions diffusées chez nous avec des titres terribles et qui envoient du lourd du style "Les orages de la vie".
Revenons au roman : il y a une autre grosse injustice, et peut-être erreur de l'auteur selon moi : la non remise en question de la mère, être idiot et superficiel qui a une grande part de responsabilité dans l'acte meurtrier de sa fille. Pour cette femme, tout se déroule au mieux, la fin laisse deviner que jamais elle ne verra l'envers de la médaille, alors que sa fille se voit encore, six ans après, forcée de fuir. C'est donc une fin triste et démoralisante de savoir cette femme dans une position assez confortable.
Malgré ce ressenti quelque peu amer, je pense que ce livre conviendrait parfaitement à une classe de troisième secondaire ou quatrième de qualification. En effet, les relations sont très bien décrites, et nous rappellent celles que nous entretenions avec nos amis durant l'enfance, l'adolescence. Les thèmes de l'amour et de la découverte de la sexualité sont présents, et ne sont ni trop, ni trop peu explicites. En effet, je pense que le "tabou" devrait être plus souvent abordé par le biais de romans de la sorte. Selon moi, cela aiderait certains jeunes à se sentir plus à l'aise avec ces sentiments nouveaux, parfois difficiles à interpréter et à gérer.
Malgré ce ressenti quelque peu amer, je pense que ce livre conviendrait parfaitement à une classe de troisième secondaire ou quatrième de qualification. En effet, les relations sont très bien décrites, et nous rappellent celles que nous entretenions avec nos amis durant l'enfance, l'adolescence. Les thèmes de l'amour et de la découverte de la sexualité sont présents, et ne sont ni trop, ni trop peu explicites. En effet, je pense que le "tabou" devrait être plus souvent abordé par le biais de romans de la sorte. Selon moi, cela aiderait certains jeunes à se sentir plus à l'aise avec ces sentiments nouveaux, parfois difficiles à interpréter et à gérer.

Un autre aspect positif de ce livre est sa présentation en elle-même. L'objet-livre est très réussi. Les première et quatrième de couverture sont très attrayantes et jouent avec plusieurs de nos sens : au toucher, on sent le relief ; à la vue, le rouge vif nous "agresse", nous interpelle et le montage d'un corps fait de journal en papier, de gros titres, nous intrigue. On décide de retourner le livre pour lire le résumé apéritif, et on s'aperçoit que lui aussi, est bien conçu et nous amène à un tas de questions puisque savoir qu'une fillette de dix ans en a tué une autre est tout sauf habituel dans notre quotidien !